.
.
Premier repère historique, le 27 AOÛT 1837 marque le départ du premier train depuis « l’Embarcadère », gare Saint-Lazare pour Saint-Germain. Le quartier Saint-Lazare était alors la Banlieue, presque la campagne… Avec le succès du chemin de fer, la gare passa de son état embryonnaire de 1845 sur le Pont de l’Europe à sa phase de construction, de1869 à 1889, à l’emplacement actuel.
Le quartier se construisit entièrement à partir de 1865, et en 1895 se présentait déjà presque sous son aspect contemporain. 1862-1867, construction de l’Eglise Saint-Augustin par BALTARD.
Le quartier, alors en pleine ébullition, se développe très vite. Les bonnes affaires s’y négocient, et l’on y fait fortune. La Maison MOLLARD eut tout de suite un succès considérable. Trente années après son arrivée, Monsieur MOLLARD avait gagné assez d’argent pour entreprendre des travaux considérables et réaliser en modern style le plus bel établissement de Paris.
En cette année 1895, la Maison MOLLARD créa l’évènement en devenant le restaurant le plus chic, et le rendez-vous de grand luxe le plus en pointe, dans le quartier le plus moderne qui soit de tout Paris. Le GIL BLAZ annonça l’ouverture de MOLLARD en 1895.
Puis arriva la guerre14-18. La Maison MOLLARD vit sa clientèle partir, et se retrouver en majorité ruinée ou disparue après-guerre. A partir de 1918-1919, l’affaire s’endormit peu à peu… En 1928, MOLLARD fut racheté par la famille GAUTHIER, et de 1930 à 1934, l’Etablissement traversa la crise comme l’ensemble des commerces de l’époque, ce fut l’essor du Front Populaire et la marche vers la guerre.
La guerre 39-40 ne changea guère l’activité, mais en revanche, sous l’Occupation, l’établissement permit à beaucoup d’habitants du quartier de survivre dans la pénurie ; chaque jour la queue s’allongeait devant la porte.
En 1945, la vie des affaires recommença, et la clientèle d’après-guerre de MOLLARD se composa essentiellement de Rouennais et de Havrais qui, reprenant leurs affaires parisiennes, devant la pénurie de bureaux, tenaient salon chez MOLLARD. Deux jours par semaine, ils recevaient les fournisseurs le matin et leurs clients l’après-midi, autour de tournées d’apéritifs. MOLLARD devint le rendez-vous des grands des affaires, le « Bureau ». La consommation d’apéritifs atteint jusqu’à 50 000 litres en 1949…
En 1952-1953, les constructions reprenant cependant petit à petit, cette clientèle dite d’apéritifs trouva des bureaux et se raréfia.
Dans les années 55, MOLLARD redevint un restaurant à part entière et fit même courir tout Paris avec sa formule de l’Omelette Surprise: tout était servi à discrétion sur la table pour une somme de 10 Francs. Cette idée séduisit sans peine les Parisiens qui conservaient encore les mauvais souvenirs de tant d’années de disette, d’autant plus que l’un des seuls plaisirs d’alors était celui de la nourriture. La formule dura jusqu’à la fin des années 60, et assura un succès incroyable à la Maison MOLLARD. Puis, petit à petit, ce quartier essentiellement d’habitations et donc assez animé le soir, l’a été beaucoup moins dès 65-70, et s’est plutôt transformé en un quartier d’affaires, mais aussi de spectacles.